L'édito du mois de décembre 2023
Paix aux hommes de bonne volonté (St Luc 2-14)
Cette mélodie des anges nous transmet le message de Dieu à Noël. Reconnaissons que nous avons vraiment besoin « d’espérer contre toute Espérance (Romain 4/18) » dans le contexte actuel, cet immense théâtre de guerres et de violences que nous connaissons.
L’Espérance est la vertu du fort. C’est-à-dire de l’homme faible qui, sachant au plus haut point sa faiblesse, ose cependant s’y résigner.
Un temps de quatre semaines, que l’on appelle l’Avent, nous prépare à vivre ce Noël 2023.
Dans son livre « La crèche et la croix », Edith Stein (1) commence sa conférence sur « le mystère de Noël » par ces mots éveillant en nous des souvenirs d’enfance :
« Quand les jours se font courts, quand les premiers flocons d’un véritable hiver se mettent à tomber, timidement, silencieusement, montent en nous les premières pensées de Noël. De ce simple mot se dégage un tel charme que nul cœur ne peut lui résister. Même les fidèles d’une autre foi, les incroyants, ceux pour qui l’histoire de Bethléem ne signifie rien, se préparent à la fête et se demandent comment, ce jour-là, faire jaillir autour d’eux une étincelle de joie. C’est, déjà des semaines, des mois à l’avance, comme un chaud courant d’amour qui se répand sur la terre. La fête de l’amour et de la joie – c’est bien cela, l’étoile vers laquelle tous marchent en ce début d’hiver. »
Pour les chrétiens, à Noël, c’est donc à la crèche que l’étoile nous conduit, à l’Enfant qui apporte la paix à la terre. Nos pensées et prières, encore une fois, vont aux peuples qui ne peuvent pas dormir en raison des bombes qui les menacent. Avec eux espérons : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière, (…) sur le pays de l’ombre une lumière a resplendi », et le signe qui nous sera donné de cela : un enfant, dit-il, qu’on appellera « Prince de la Paix ». Isaïe 9
Laissons résonner ces mots de paix en nous… Et rappelons-nous que la première parole du Christ ressuscité sera : « La paix soit avec vous ».
Jésus est le Prince de la paix. Profitons de ce temps pour nous poser ces questions : quelle est la paix que nous lui demandons ? Quelle réconciliation aimerions-nous vivre en cette fête de Noël ? Avec Dieu ? Avec un membre de notre famille, un ami éloigné, un collègue ? Avec nous-mêmes ? Présentons au Seigneur nos conflits intérieurs. C’est Lui qui donne la paix pour que nous la communiquions.
« Préparez le chemin du Seigneur » dit Jean le Baptiste. Préparons dans notre vie, dans nos relations, le chemin qui assure la sérénité. Pour cela, nous avons besoin de moments privilégiés de silence, de face à face avec le Seigneur.
Ne nous laissons pas prendre par l’agitation publicitaire de la société qui ne nous donne pas forcément cette paix intérieure.
Aujourd’hui encore Dieu veut naître à notre monde !
Père Jean Yves Leboeuf, Curé de la paroisse
(1) Ste Thérèse-Bénédicte de la Croix, morte à Auschwitz, philosophe d’origine juive et carmélite, copatronne de l’Europe.
Saint Claude la Colombière (1641-1682)
jésuite
« Voici la servante du Seigneur, que tout m’advienne selon ta parole » (Lc 1,38)
Il me semble qu’on est bien à son aise en un asile si sûr et si doux, et que je n’y dois craindre ni les hommes, ni les démons, ni moi-même, ni la vie, ni la mort. Pourvu que Dieu m’y souffre, je suis trop heureux. Il me semble qu’en cela j’ai trouvé le secret de vivre content, et que désormais tout ce que je craignais dans la vie spirituelle ne me doit plus faire de peur.
jésuiteJournal spirituel (Écrits spirituels, coll. Christus n° 9, éd. DDB, 1982, p. 139)